Présentation

La posture punk souffre d’une exposition sociale assez radicale, et suscite chez son dépositaire, pour les attributs qu’il porte, un attachement d’une force au moins égale à leur degré de visibilité.

Ces attributs sont si ostensibles que la posture, quelles qu’en soient les motivations, doit se soutenir par un engagement personnel constant, avec d’autant plus de force que les punks ne constituent pas des groupes communautaires très homogènes, ni très concentrés. Le port de ces attributs, et tout particulièrement la coupe iroquoise (ou spikes) — par les attentions qu’elle requière, les postures physiques et rituelles auxquelles elle engage et les réactions sociales qu’elle suscite — exige une réelle détermination. Tenir dans le temps la gageure d’une telle exubérance relève probablement d’une volonté plus radicale que celle qui vise à satisfaire une simple coquetterie cosmétique. S’accoutrer ou se défroquer des attributs punk, traduit rarement un engagement et un renoncement totalement gratuit.

En tous cas, c’est cette dimension de la tenue vestimentaire marginale que ce travail interroge : l’engagement, le doute, le renoncement ou la part de sens et d’errance qui l’accompagne. Sigrid propose avec ce sujet — bref, typé et tranché — un récit photographique aux frontières de l’urbain sur la question de l’être et de ses postures.