“Stablo lumo” 2015-2017
A propos de la série « Stablo Lumo ».
A travers l’assemblage d’objets inanimés, de matières végétales principalement, je peux créer des tableaux selon les fruits de mes recherches d’objets (trouvés et récoltés), au fil de mon humeur du jour et de l’histoire que j’ai à raconter.
Au quotidien je joue toujours avec tout ce que j’ai sous les yeux, à imaginer un monde ou des personnages.
Ainsi, mes amis, ma famille, ont l’habitude de me voir assembler tout ce qui traîne même lors d’un bavardage, en n’y prenant pas garde, pour en faire un petit croquis avec le Smartphone, pour plus tard 🙂
Je ramasse beaucoup de choses dehors, mon atelier déborde !
Ces matières que je collecte et garde précieusement dans mon atelier (feuillage, branchage, fleurs, fruits ou légumes) me permettent finalement de dessiner des visages, mais aussi de fabriquer des décors, des scènes en matières végétales, séchées la plupart du temps.
Dans ces décors viennent s’ajouter d’autres matières dont mes peintures, au sein desquelles je fais vivre mes personnages de laine ou de terre, de tissus, de papiers ou de cartons.
Ainsi de l’inerte, naît le vivant.
J’ai toujours aimé donner vie à des personnages issus de mon imagination.
Je vois des personnages partout, comme dans les nuages ! Je suis friande de paréidolie, mais pour cette série, j’ai privilégié le plaisir de la composition en offrant en finalité un tableau pas tant abstrait.
Un hommage à Giuseppe Arcimboldo me semblait essentiel. Un hommage aux peintres flamands également. Ainsi on peut tout aussi bien retrouver dans cette série la classique nature morte « Corbeille de fruits » et l’assemblage de fleurs et légumes pour l’hommage en question, que des compositions libres comme « Alice », ou nostalgiques comme « Grimoire ».
Je commence la prise de vue dans le noir complet, et par petites touches éclaire à l’aide d’une panoplie de diverses lampes de poche, ma composition finale comme je le ferais avec un pinceau sur une toile.
C’est la lumière, l’éclairage qui finalement définira et arrêtera le choix de l’œuvre.
Je ne sais quasiment jamais ce que je vais faire à l’avance quand je commence l’assemblage sur mon établi, ici une planche de verre pour « Teatro Lumo », d’où le nom de la série première qui en espéranto signifie « Etabli de lumière ».
C’est un travail méticuleux mais à la fois spontané car je me suis donné un temps pour réaliser chaque œuvre et je m’arrange à ce que l’installation éphémère ne reste pas plus d’une semaine (mes chats la mangeraient sinon !) ! 😀
Ainsi une fois la photographie terminée, celle-ci disparaît mais reste là, figée, sur la photographie : un dernier portrait comme il se faisait en un temps, révolu depuis que la mort est devenue tabou dans nos cultures européennes.
Un dernier hommage à tous ces petits fragments de nature qui ont donné vie à l’œuvre qui restera sous nos yeux.
Je trouve dans le style d’expression de nature morte ou « vie immobile » (Still life), ce fil tendu entre les notions de vie et d’immobilité de la nature qui me donne la possibilité, en funambule, à la fois de raconter des histoires, de créer des illustrations et de fusionner toutes les matières que j’aime à travailler.